Situation particulièrement courante, la problématique du stationnement gênant en copropriété (comme sur la voie publique d’ailleurs) est fréquemment soulevée par les propriétaires de places de parking en copropriété.
Qu’il s’agisse d’un voisin sans scrupules, d’un inconnu qui stationne régulièrement sur votre place, ou d’un véhicule abandonné sur votre place, vous vous retrouvez alors privé de l’utilisation de votre place occupée abusivement.
Nous faisons pour vous le point sur la procédure à suivre en pareil cas.
Stationnement abusif dans une cour commune ou sur un passage commun
Un copropriétaire ou un locataire (à plus forte raison un tiers) ne peut faire stationner son véhicule, sans autorisation des autres copropriétaires ou du bailleur.
L’article 55 du décret du 17 mars 1967 sur la copropriété permet au syndic d’agir en référé, pour obtenir l’enlèvement du véhicule.
Les copropriétaires ou les locataires, par l’intermédiaire du syndic de copropriété ou du gérant, peuvent également solliciter l’intervention des services de police ou de gendarmerie dans les conditions décrites ci-dessous.
Stationnement abusif d’un véhicule sur le parking d’un autre copropriétaire (ou locataire)
Dans l’hypothèse d’un stationnement abusif prolongé (7 jours), le titulaire de l’emplacement (propriétaire ou syndic) peut engager une procédure pour demander la mise en fourrière du véhicule (C. route, art. L. 325-12).
Le code de la route ne s’appliquant pas au sein de la copropriété, vous allez pouvoir faire procéder à l’enlèvement d’un véhicule laissé sans droit dans ces lieux en adressant la demande à l’officier de police judiciaire territorialement compétent (commissariat) (C. route, art. R. 325-47).
Comment bien réagir pour faire cesser le stationnement gênant ?
Tout d'abord, prenez des photos pour constater les faits.
Puis 2 cas :
Si vous connaissez l’identité et l’adresse du propriétaire du véhicule : vous le mettez en demeure de retirer son véhicule et, ensuite, vous transmettez à l’officier de police judiciaire votre requête (justification de mise en demeure, avec demande d’avis de réception, d’avoir à retirer son véhicule dans un délai de 8 jours à compter de la date de réception) C. route, art. 325-48. Ce dernier vérifiera, avant de prescrire la mise en fourrière, l’identité du propriétaire du véhicule.
Si vous ne connaissez pas le propriétaire du véhicule : vous demandez à l’officier de police judiciaire d’identifier le propriétaire du véhicule et c’est ce dernier qui prescrira la mise en fourrière après avoir vérifié que le véhicule n’a pas été signalé comme ayant été volé (C. route, art. , 325-51).
Dans ce cas, il est préconisé d’envoyer avec le courrier les frais d’affranchissement par propriétaire concerné pour 7,20 € (soit 9 timbres à 0,80 €).
La meilleure solution reste cependant la prévention par la mise en place des « stop-parks », une solution qui ne nécessite aucune décision de l'assemblée générale des copropriétaires, dans la mesure où le montage et le démontage ne porte pas atteinte au gros œuvre et permet à chaque copropriétaire ou occupant de ne pas se faire « squatter » son emplacement de stationnement. Il convient donc de vous rapprocher de votre syndic lorsque vous envisagez de mettre en place un stop-park afin de vous assurer que l'installation n'est soumise à aucune contrainte technique.
