Pré-état daté refusé par le notaire : pourquoi et comment régulariser ?
- Equipe Copro Assistance

- 14 déc.
- 5 min de lecture
La vente d’un bien en copropriété suit un parcours relativement balisé, mais il suffit d’un seul document incomplet, imprécis ou mal rédigé pour que l’ensemble du processus se grippe. Parmi les situations les plus fréquentes, mais aussi les plus déroutantes pour les vendeurs, figure le refus du pré-état daté par le notaire. Lorsque cela se produit, les conséquences peuvent être immédiates : retard dans la préparation du compromis, incompréhension entre les parties, reports successifs et, dans les cas les plus extrêmes, remise en question de la vente. Un pré-état daté rejeté n’est jamais anodin : il indique presque toujours un problème de fond, soit dans la qualité du document, soit dans la compréhension de son rôle par le vendeur ou le professionnel qui l’a rédigé.
Le pré-état daté est un document préparatoire, mais il n’en demeure pas moins un élément important lors de la phase précontractuelle. Son rôle est clair : permettre à l’acquéreur d’accéder à une information complète, honnête et compréhensible concernant la situation financière du vendeur et les grandes lignes de l’état de la copropriété. Il s’agit d’un document d’information préalable rendu indispensable par la loi Alur, bien qu’il ne soit pas soumis à un formalisme strict. Cette absence de formalisme, d’ailleurs, constitue l’un des principaux pièges pour les vendeurs. Beaucoup pensent qu’un pré-état daté peut être rédigé rapidement à partir d’informations partielles ou improvisées. D’autres croient qu’il s’agit d’un simple résumé, voire d’une formalité facultative pouvant être traitée à la légère.
En réalité, ce document doit être précis et fiable, et la moindre incohérence peut amener le notaire à le refuser.
Pourquoi un notaire peut-il refuser un pré-état daté ?
Les notaires sont légalement tenus de vérifier que toutes les informations précontractuelles transmises à l’acquéreur sont exactes, complètes et conformes au droit de la copropriété. Si le pré-état daté comporte des omissions, des anomalies, des contradictions ou des incohérences comptables flagrantes, le notaire n’a tout simplement pas le droit de le valider. Cela l’exposerait à un risque de responsabilité professionnelle.
Les causes les plus fréquentes de refus sont souvent les mêmes et montrent que de nombreux vendeurs ou prestataires travaillent avec des documents incomplets ou mal interprétés. La première raison de refus concerne les informations comptables inexactes : charges annoncées qui ne correspondent pas aux derniers appels de fonds, impayés du vendeur mal évalués, provisions oubliées, montant du fonds de travaux erroné ou non actualisé. Un notaire repère immédiatement ces écarts car il compare les données fournies avec les pièces officielles exigées dans le cadre de l’acte authentique.
La deuxième cause majeure de refus concerne les travaux votés mais non appelés. De nombreux pré-états datés ignorent les décisions prises en assemblée générale, alors qu’elles impactent directement le futur acquéreur. Si le procès-verbal d’assemblée générale mentionne un vote de travaux importants, ne pas les intégrer dans le pré-état daté constitue un manquement grave. Le notaire refusera le document car il a l’obligation d’informer l’acquéreur de la charge financière future qu’il devra assumer.
Une autre raison courante de refus est l’absence d’information concernant les litiges en cours. Une copropriété en procédure contre un copropriétaire, un prestataire ou un syndic, ou encore engagée dans un contentieux lié à des impayés ou des travaux mal exécutés, doit obligatoirement voir cette information mentionnée dans le pré-état daté. En cas d’oubli, le notaire ne peut pas valider le document, car cela induirait l’acquéreur en erreur.
Enfin, certains pré-états datés sont tout simplement trop approximatifs ou trop généraux. Un pré-état daté vague, sans chiffres précis, sans mention du fonds de travaux, sans détail sur les charges ou sans référence aux derniers PV d’assemblée générale, ne peut pas être considéré comme un document sérieux. Le notaire le refusera immédiatement, estimant qu’il ne répond pas aux exigences légales d’information précontractuelle.
Comment régulariser rapidement un pré-état daté refusé ?
Lorsque le notaire refuse un pré-état daté, il faut réagir vite. Un document rejeté n’est pas une simple formalité : il marque un véritable blocage dans le processus de vente. Les délais peuvent s’allonger, les parties perdre confiance, et l’acquéreur peut même chercher à renégocier voire à se désengager. La régularisation doit donc être rapide, méthodique et rigoureuse.
La première étape consiste à identifier clairement la raison du refus. Le notaire indique en général l’anomalie précise constatée : information erronée, élément manquant, incohérence avec les documents officiels, etc. Il faut repartir de ce point précis et vérifier les données. La base de travail doit toujours être constituée des documents suivants : le dernier appel de charges, le relevé des comptes du copropriétaire vendeur, le dernier procès-verbal d’AG, l’état du fonds de travaux et la situation des impayés dans la copropriété. Ce sont les pierres angulaires d’un pré-état daté fiable.
Si les informations du vendeur sont insuffisantes ou mal comprises, il peut être nécessaire de solliciter le syndic. Même s’il n’a aucune obligation de produire le pré-état daté, il peut fournir les documents nécessaires pour permettre une régularisation rapide. Il est toutefois fréquent que les syndics tardent à répondre ou fournissent des documents incomplets. Dans ce cas, faire appel à un prestataire spécialisé peut permettre d’obtenir un pré-état daté conforme beaucoup plus rapidement.
La régularisation doit également porter une attention particulière aux travaux votés. Il est indispensable de reprendre les décisions d’assemblée générale et de les inclure correctement. Une mauvaise lecture ou une mauvaise interprétation d’un procès-verbal est souvent à l’origine des erreurs dans le pré-état daté. Un professionnel habitué à la lecture de ces documents saura immédiatement distinguer les travaux votés des travaux envisagés ou refusés, et pourra corriger l’information sans risque d’erreur.
Dans certains cas, le notaire peut refuser le pré-état daté parce qu’il est trop ancien. Il doit impérativement être basé sur des informations à jour et est valable 30 jours dans la pratique. Un pré-état daté produit plusieurs mois auparavant peut nécessiter une actualisation. Il faudra alors reprendre les derniers relevés et mettre à jour les chiffres pour garantir la conformité du document.
Une fois les corrections effectuées, le document régularisé doit être transmis au notaire rapidement, idéalement accompagné des documents justificatifs. Cela permet de restaurer la confiance et de démontrer la rigueur du vendeur dans sa démarche. Un pré-état daté régularisé correctement est presque toujours accepté immédiatement par le notaire, ce qui permet de relancer la signature du compromis sans délai supplémentaire.
A retenir
Un pré-état daté refusé n’est jamais anodin. C’est le signe d’un manque de précision, d’un document incomplet ou d’une erreur dans l’interprétation des informations fournies par le syndic. Pour éviter les retards, les renégociations et les tensions entre les parties, il faut produire un document clair, chiffré, à jour et rigoureux. Dès qu’un refus survient, il est essentiel de corriger rapidement le document en s’appuyant sur les bons justificatifs et en respectant les standards exigés par les notaires.
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